Des messages d'alerte circulaient ces jours derniers sur Facebook : « Le Sénat vient de supprimer la qualité d'êtres vivants doués de sensibilité accordée aux animaux » ! Amis des animaux, soyez rassurés : l'amendement voté cette nuit conserve cette qualité.
Ouf. On le savait, vous et moi, qui avez ou non des animaux de compagnie, que c'est une vérité, que c'est indéniable : plus on voit les hommes, plus on aime son chien !
Combien de fois s'est-on attendri devant un animal ? Je ne voudrais pas vous faire pleurer, mais c'est ainsi, et je me demande bien comment on a mis tant de temps à reconnaître cette sensibilité chez nos mygales, nos alligators, nos boas, nos moustiques, … Non, je rigole. Enfin, presque : on s'attendrit toujours devant son chat mais on se régale d'écraser l'araignée ou le moustique !
En fin de compte, j'écoutais ce matin à la radio les commentaires de nos « spécialistes », et la conclusion est celle-ci : cet amendement ne va pas changer grand chose ; mieux, ou pire : il ne changera RIEN.
Ainsi, un chien abandonné au bord de la route un premier août pourra continuer à faire du stop.
Ainsi, un cerf pourra toujours pleurer devant un chasseur sans que ce dernier s'agenouille et pleure à son tour.
Ainsi, dans les arènes, le sang pourra toujours continuer à couler sous les applaudissements de ces milliers de cons qui, en plus, ont payé pour ça.
Quand le chien pleurera, quand le cerf vous regardera, quand le taureau souffrira, on pourra se dire : oui, ils ont bien fait de lancer le débat, de passer des jours et des nuits en commissions, en réunions, en projets, en questions et en réponses, pour enfin arriver à cette conclusion : les animaux sont doués de sensibilité. Une grande avancée dans ce monde de brutes.
